Loin de la mise en scène du rêve de la modernité du transport aérien qu’incarne l’aérogare d’Orly Sud qui fera, à partir de 1961, rêver 5 millions de visiteurs venus chaque année passer un « Dimanche à Orly », le fret aérien se développe sur un rythme similaire à celui du transport des passagers et partage les mêmes plate-formes aéroportuaires.
DISCRÉTION
Si l’aéroport « passagers » conçu par Henri Vicariot attire regards et publications, non loin delà s’édifie dix ans plus tard une halle aux allures herculéennes, aux dimensions des avions cargo et des flux de marchandises en expansion constante.
ÉCHELLE
Concevant cette colonnade, Vaudou et Luthi semblent se remémorer la puissance des voûtes créées par Eugène Freyssinet pour les hangars à dirigeables d’Orly, dans les années 1920. Comme dans cette illustre référence, la structure donne forme au bâtiment. Les piliers imposent leur échelle monumentale et leur inclinaison alternée suggère l’idée de contreforts contemporains ceinturant une fourmilière invisible. La rupture de charge du transport aérien est plus spectaculaire encore que celle du transport routier, traitée à Rungis pour la Sogaris.
CONTRASTE
Cette puissance de béton en accordéon, reprise du thème de l’origami, est d’autant plus manifeste qu’elle enserre un quai de chargement comme comprimé en dépit de ses dimensions importantes (neuf camions peuvent s’y présenter simultanément) et que la toiture, qu’elle est censée porter, semble flotter au-dessus d’elle.
DISPARITION
Ce bâtiment, sobrement désigné par le chiffre 291 a fait l’objet d’une demande de permis de démolir en 1994, vingt ans à peine après sa construction, signe de l’accélération du développement du fret aérien et de son traitement au sol.