La construction des bâtiments de la Sogaris, à proximité du M.I.N. de Rungis, révèle l’importance de l’entreposage des marchandises non alimentaires entre leur acheminement depuis la province et leur distribution en région parisienne.
Adresse : Avenue de Fontainebleau, place de la Logistique
CONSTRUIRE LE HORS D’ÉCHELLE
Sur ce site de 38 ha, les trois ensembles de quais et d’entrepôts ont une longueur identique : 306 m, soit l’équivalent de celle de trois terrains de football alignés ou de la Tour Eiffel placée à l’horizontale. Leur largeur est respectivement de 40 m, 85 m et 150 m. Jour et nuit, une nuée de camions et des convois ferroviaires y accostent, des millions de caisses, cartons, colis, cagettes, fûts et palettes… y transitent. Tout ici est au superlatif.
COUVRIR LE VIDE
Ces mouvements incessants nécessitent des quais accessibles, des aires de manutention libérées de tout obstacle et des zones d’entreposage de courte ou de longue durée particulièrement vastes. L’échelle des entrepôts dictera celle des charpentes métalliques et celles des poutres béton : la charpente du quai de transit franchit 45 m sans point d’appui intermédiaire.
PENSER « MÉTIERS »
L’architecture intègre de nouveaux détails pratiques qui en facilitent l’usage quotidien. Des plateformes mobiles ajustent la hauteur des quais à celle des châssis des camions. Des bandeaux lumineux indiquent aux chauffeurs le numéro de chaque porte. Des files de néons encastrés dans les auvents éclairent les quais. Des portes articulées facilitent les manœuvres. Étant aux côtes des palettes et des racks, les poteaux de béton délimitent les aires de stockage. Des convoyeurs à chaînes, encastrés dans le sol, facilitent l’acheminement des marchandises. Des dispositifs acoustiques protègent commerciaux et comptables des bruits incessants.
ALLÉGER POUR PORTER MOINS
Poutrelles évidées et bacs aluminium contribuent à alléger les toitures et réduire le poids des charpentes et donc leur coût. Cet état d’esprit se diffuse à l’esthétique des bâtiments qui jouent de porte-à-faux, de percements, de rythmes verticaux répétitifs pour que dans cette immensité, usagers et visiteurs se sentent en état de nanisme.
DISTINGUER L’ADMINISTRATION
Un plan carré organisé délimitant un patio central : les architectes recourent à leur figure favorite pour concevoir le bâtiment administratif. Ils y ajoutent, l’étonnant store de protection solaire vertical et coloré, accroché à l’extrémité des brise-soleil métalliques.
1966
Commande directe.
1972
Lancement du chantier.
1971
Mise en service .
Maître d’ouvrage
Société de la gare routière de Rungis (Sogaris).
Architectes
Olivier Vaudou et Reymond Luthi
Assistants
L. Freitag et Serge Zieleniuk.
Bureau d’études
Setec (Saias et Grimond).
Paris construit, guide de l’architecture contemporaine.
Ionel Schein, et Max Querrien. Paris Vincent, Fréal et Cie, 1970.
Guide d’architecture en France depuis 1945,
Marc Emery et Patrice Gouet, Expansion, 1983.
Guide de l’architecture du Val-de-Marne,
Catherine Viramassy, Carré / CAUE du Val-de-Marne, 1992.
Dictionnaire de l’architecture du XXe siècle
Dir. Jean-Paul Midant, Hazan/IFA, 1996.
Histoire de l’architecture française.
De la Révolution à nos jours,
François Loyer, Mengès / Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1999.