La France des années 1960 quitte la baignade estivale ludique dans la rivière, le lac ou la gravière pour la piscine sportive et éducative, couverte et chauffée. Paradoxe : celle de Château-Thierry s’implante le long d’une rivière célèbre (la Marne) et sur une nappe phréatique. Ce paysage et cette contrainte physique déterminent sa conception.
Adresse : Avenue Essômes
Points porteurs limités
Une grande poutre caisson centrale soudée en tôle repose sur deux poteaux verticaux. Elle sert d’appui à dix-huit poutres horizontales de longueur inégale (21,25 m et 13,05 m) et de hauteur décroissante (de 1,20 m à 0,50 m). Celles-ci reposent sur des poteaux simplement constitués de deux tubes d’acier reliés par des fers plats. Cette solution réduit le poids de la charpente à 100 tonnes et le nombre de points d’appui à deux.
Fluidité optimale
Évoquant au premier regard le profil et la grâce de la buvette d’Évian (Novarina et Prouvé, 1956), la piscine associe une silhouette dissymétrique à l’effacement des poteaux périphériques et aux reflets des grands vitrages. Ces trois éléments l’apparentent à une boîte lumineuse et légère bien qu’elle soit longue de plus de 33 m et haute de 7,60 m.
Complexités maîtrisées
Les deux bassins (25 m x 12,5 m et 15 x 10 m) sont maintenus en équilibre dans la nappe phréatique grâce à des vannes hydrostatiques et le bâtiment accueil (vestiaires, bureaux, rangement du matériel, infirmerie) a été traité sous forme d’un bâtiment séparé pour mieux répartir la pression totale exercée sur le sol meuble.
Débordement novateur
Une très faible différence est établie entre le niveau de l’eau des deux bassins et le sol des plages qui les entourent, de sorte que l’eau y déborde aisément. Cet agrément est rendu possible par la création de l’une des toutes premières piscines à débordement de France.
Édifices associés
Outre le bâtiment accueil et la galerie vitrée (pédiluve) qui le relie à la piscine, le complexe comprend une chaufferie et un pavillon de gardien mutualisé avec le camping selon une association courante à l’époque. Dans la logique des congés payés, de nombreuses communes s’équipent alors pour accueillir un tourisme estival «populaire ».
Dictionnaire de l’architecture du XXe siècle Dir. Jean-Paul Midant, Hazan/IFA, 1996
Revue Serrurerie, Constructions métalliques, n° 237 mars 1970
Guide d’architecture en France depuis 1945, Marc Emery et Patrice Goulet, Expansion, 1983
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Promenades d’architectures contemporaines en Picardie, Frédéric Seitz, Encrage Edition, 2012
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